🍂 L’automne en moi : une descente sacrée vers l’essentiel 🍂
- Nathalie Richer - Luna Nath

- 21 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 sept.

Demain, l’automne s’installe. Il ne frappe pas à la porte, il glisse doucement sous la peau. Le ciel se voile, la pluie s’invite, et le vent commence à parler une langue plus grave. Pour beaucoup, c’est la fin de l’été, la fin des rires légers, des corps ensoleillés, des insouciances suspendues. Pour moi, c’est autre chose. Une mélancolie douce m’envahit, comme un chagrin ancien qui revient me prendre par la main. Pas pour me faire tomber, mais pour m’inviter à descendre. Descendre en moi.
Il y a dans cette saison une alchimie étrange. Les arbres se dénudent, mais ce n’est pas une perte. C’est une offrande. Ils lâchent ce qui n’a plus lieu d’être, avec une grâce silencieuse. Et moi, je ressens ce même appel. Laisser derrière moi ce qui m’alourdit. Les attentes, les rôles trop serrés, les émotions que je n’ai pas osé nommer. L’automne me dit : “Tu peux poser tout ça. Tu peux te délester.”
Psychologiquement, cette période est souvent vécue comme une descente. Le corps se refroidit, les microbes rôdent, la lumière se fait rare. Mais cette descente n’est pas une chute. C’est une plongée. Une invitation à ralentir, à écouter les bruissements intérieurs. À accueillir les zones d’ombre sans les juger. À reconnaître que le chagrin n’est pas un ennemi, mais un messager. Il vient nous dire ce qui a besoin d’être vu, pleuré, honoré.
Dans mon métier, je guide les âmes à travers leurs labyrinthes. Et je sais que chaque saison a sa médecine. Celle de l’automne est subtile, mais puissante. Elle nous enseigne le lâcher-prise, la beauté du dépouillement, la sagesse du silence. Elle nous rappelle que la transformation ne se fait pas toujours dans la lumière. Parfois, elle naît dans le creux, dans le repli, dans le murmure.
Je ressens en moi cette vertu de la transition. Cette capacité à accueillir le passage, à honorer le seuil. À créer des rituels qui donnent du sens à ce qui semble flou. À offrir des espaces où l’on peut déposer ses feuilles mortes sans honte. Mon studio devient alors un refuge. Un lieu où l’on peut venir se poser, se réchauffer, se retrouver. Où l’on peut parler aux pierres, aux symboles, aux rêves. Où l’on peut réinventer sa propre saison intérieure.
L’automne, c’est aussi le temps des récoltes. On cueille ce que l’on a semé. On regarde avec tendresse ce qui a poussé, même si ce n’est pas ce qu’on attendait. On célèbre les petites victoires, les grands bouleversements, les graines de soi qui ont germé malgré tout. Et puis, on prépare la terre pour l’hiver. On l’enrichit, on la nourrit, on lui parle.
Alors oui, il fait plus froid. Oui, le ciel pleure. Mais moi, je choisis de voir dans cette pluie une bénédiction. Un nettoyage. Une offrande à la terre. Et dans ce chagrin qui m’habite, je vois une porte. Une porte vers plus de vérité, plus de douceur, plus de moi.
Je vous invite, en cette saison de transition, à vous offrir ce même regard. À ne pas fuir la descente, mais à l’honorer. À vous entourer de rituels, de mots, de gestes qui vous réchauffent. À venir vous déposer, si le cœur vous en dit, dans mon espace. Ensemble, nous pouvons traverser cette saison comme une danse lente, sacrée, et profondément humaine.




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